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Salut

... un mouvement pour la démocratie réelle ... Notre objectif est de pousser les citoyens aux élections ...

Houlà !...
Extrêmement inquiétant, ça !...
Car en fait le meilleur et le plus évident moyen d'action, c'est l'ABSTENTION de plus en plus généralisée, à toutes les élections !....
C'est le moyen le plus efficace, le plus simple, le moins fatiguant, et à la portée de tout le monde !...
C'est le moyen d'action que redoute par dessus tout l'oligarchie et la totalité de SA caste politicarde !....
Car c'est la PARTICIPATION électorale qui donne une LÉGITIMITÉ à l'appareil d'État de cette fausse démocratie ...
Fausse démocratie, car quelque soit le parti ou le candidat qui arrive au Pouvoir, la POLITIQUE SUIVIE sera toujours et invariablement la même ...
C'est invariablement la politique au service de l'oligarchie !...
Et il en est ainsi depuis le début du Directoire en 1795....
La démocratie est méthodiquement truquée, c'est une sinistre farce !...
Aller voter dans un tel Système truqué, c'est à peu près la même chose que de jouer aux dés avec 3 cubes dont les 18 faces porteraient toutes le même chiffre !...

Résultat qui à mon avis ne peut faire aucun doute :
Au fur et à mesure que la caste politicarde de l'oligarchie verra sa légitimité régresser, elle sera contrainte,
en quelque sorte par la force, de faire la politique voulue par la majorité des citoyens ...
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Discussions générales entre visiteurs / Re : Initiative citoyenne
« Dernier message par aguignier@gmail.com le 13/01/2019 10:27:17 »
Salut

Je suis co-fondateur de decidemos, un mvt pour la démocratie relle : www.decidemos.info
Notre objectif est de pousser les citoyens aux elections dans un processus de democratie directe avec une plateforme numérique
On utilise une plateforme decidim pour faire nos consultations : vote.decidemos.com

Est ce que ce serait pas intéressant de collaborer pour la création de nos processus participatifs?
N'hesite pas à me contacter : aguignier@gmail.com

A plus


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... et sensibiliser les gens qui refusent encore de croire ?

J'aimerais aider, j'ai juste des témoignages à apporter, pas de connaissance en politique.
De l'expérience des dérives du système à cause des élites.
Les abus de faiblesse, la justice aux plus riches, aux menteurs.
Les conditions de travail et méthodes inhumaine qui entrainent au burn out. Les aides proposées, qui à la finale n'existent pas.
Malheur de tomber malade, usé à travailler dans les usines, non reconnu par la sécu et medecin à l'amende s'ils dépassent le quotat arret maladie. et bientôt radié de pole emploi car refusé deux emplois qu'on ne peut pas honorer.

Honnete toute sa vie et bouffé par des lois de plus en plus absurdes inhumaines.
Travailler jusqu'à l'usure, l'handicap, et se faire rejeter parce qu'on ne rapporte plus à l'état. Grosse colère refoulée depuis beaucoup d'année.

Espoir que les gens ouvrent les yeux, se reveillent et voient.

Si je peux aider, je suis là, autant que mon corps tiendra. Je pense que c'est mon seul combat, pour nous, nos parents, grand-parent, qui ont perdu toute dignité dans les maison de retraite, abandonné à un personnel restreint qui se bat pour faire au mieux, sans pouvoir le faire fatalement.
Pour les animaux abattus en masse et n'importe comment dans les abbattoirs, se référer à L214 pour voir se qui se passe, et les conditions de travail déplorables des salariés qui s'y trouvent dans le même temps.

Trop de chose à dire, peut pas écrire un roman ici.
Je m'y connais pas trop en politique, j'ai pas les termes.
Je perd mes facultés pour m'exprimer (maladie) très frustrée. Et aucune aide à cause de ceux qui ont abusés de la sécu.
Je n'ai que 48 ans. Dégoutée.
Mais je suis toujours là et avec vous !
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Est-ce que cela vous intéresserait que nous continuions ce travail ensemble ?

Réponse à Achadde , (sa publication du 10/01/19 à 8h25) :
 
Oui bien sur, ce type de conversation m'intéresse, mais je ne suis pas disponible à plein temps, car j'ai pas mal d'autres occupations ...
La politique m'intéresse dans la mesure où elle me concerne, mais je ne souhaite pas m'y investir énormément plus que le quidam lambda ...
Si quelqu'un trouve un certain intérêt pour le texte que j'ai publié, et envisage de s'en inspirer pour un projet plus élaboré, libre à lui , je n'ai pas l'intention de réclamer le moindre centime de droit d'auteur ...
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Citer
Mais il est nécessaire d'avoir des représentants.

Nous devons nous passer des représentants sinon nous ne serons jamais souverain, donc jamais en démocratie. Il est illusoire de croire que l'on peut contrôler des représentants, c'est  pratiquement impossible. Ceci posé, il faut trouver une solution à l'expression de la volonté générale d'une population.
  • La volonté générale ou bien est unique ou bien n'est pas.
  • Comment l'exprimer ? En partant de son objet qui est l'intérêt général, assez facile a obtenir avec les moyens informatiques modernes. Car l'intérêt général n'est rien d'autre que notre intérêt commun à ce que chacun d'entre nous vive une existence décente.

Une méthode possible est de partir des doléances : l'intérêt général est leur négation.
Il me semble que vous confondez représentants et ministres ?
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Rebaptisons cela République démocratique participative alors.

Je vous rejoins dans la notion de démocratie. Mais il est nécessaire d'avoir des représentants. Mais il est également nécessaire de pouvoir dire à ces représentants : nous ne sommes pas d'accord.


Je ne souhaite pas construire une démocratie, c'est plus un modèle démocratique.
Le représentant dans ce système se conforme a la volonté du peuple. A besoin de l'approbation de celui ci.

Pas comme le système actuel, 5 ans d’élections et fait comme t'as envie.


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*soupir* Je suis désolé ^^' mais en fait... la partie II sur le parlement est tellement longue qu'elle a été coupé en plein milieu, donc je reposte l'autre moitié à partir de la sous-partie qui a été coupée : celle sur le vote par moyenne (encore désolé) :


6)   Le Vote par moyenne
   Après avoir vu plusieurs scrutins, on remarque que l’on ne s’est intéressé qu’aux scrutins qui demandaient aux électeurs de classer les candidats, or il n’y a pas que ces scrutins-là. En effet certains scrutins ne demandent pas de classer les candidats, en indiquant ses préférences, mais de les noter individuellement et indépendamment sur une échelle de 0 à 10, ou 0 à 20.
Or, ces scrutins peuvent représenter une excellente alternative aux scrutins où l’on classe les candidats. Car ils ne sont pas soumis à un théorème bien connu des mathématiques des scrutins : le théorème d’impossibilité d’Arrow, développé par l’économiste américain Kenneth Arrow. Ce théorème énonce, de manière simplifiée, la chose suivante : « Il n’existe aucun scrutin basé sur l’agrégation des préférences individuelles qui soit en même temps :
- Universel : c’est-à-dire qu’il soit toujours capable de rendre un résultat.
- Non-dictatorial : aucun bulletin ne va, dans le calcul des résultats, primer sur tous les autres.
- Unanime : si tout le monde préfère un candidat, s’il y a unanimité pour élire ce candidat, alors le candidat est sûr d’être élu.
- Indépendant aux alternatives non pertinentes. »
   En effet, si tous les scrutins présentés ici remplissement bien les critères de non-dictature et d’unanimité, le scrutin de Condorcet est le seul à être indépendant aux alternatives non pertinentes, mais cette indépendance se fait au prix du premier critère : l’universalité. En effet, le Scrutin de Condorcet peut ne pas en rendre de résultat : dans le cas où A bat son duel contre B, où B bat C mais où C bat A, il n’existe pas de vainqueur, le scrutin de Condorcet n’est donc pas « universel », contrairement aux autres scrutins.)
Et avoir un scrutin qui remplirait les conditions d’universalité et d’indépendance aux alternatives non pertinentes ne pourrait se faire qu’en sacrifiant l’unanimité, c’est-à-dire qu’un candidat pourrait perdre alors que tous le monde le préfère aux autres, on la non-dictature, c’est-à-dire que le scrutin pourrait prendre au hasard un bulletin parmi tous et se conformer à cet unique bulletin, négligeant les autres. Ce qui serait encore plus absurde !
   La démonstration du théorème ne sera pas affichée ici car elle fait intervenir des mathématiques techniques et contient quantité de « lemmes », c’est-à-dire des démonstrations intermédiaires qui produisent des conclusions dont on se servira pour faire la démonstration finale. Donc le « Théorème d’impossibilité d’Arrow » devrait plutôt s’appeler la « Série des théorèmes d’impossibilité d’Arrow ».

   Néanmoins, bien que ce théorème soit démontré et valide, la démocratie n’est pas perdue. Car ce théorème concerne les scrutins où l’on classe les candidats, pas où on les note individuellement sur une échelle absolue.
Mais une fois que tous les électeurs auront noter les candidats, comment agréger en une seule note l’intégralité de celles qu’aura reçus un candidat de la part de tous les électeurs ? La première méthode à laquelle on pense est bien sûr la moyenne. On demande donc à chaque électeur de noter l’ensemble des candidats, puis, après avoir fait la moyenne des notes qu’auront reçus les candidats, celui avec la meilleure note moyenne est élu.
Cette méthode peut paraître très rebutante, car on ne s’imagine pas « noter » les candidats d’une élection. Ce sentiment qui nous est inspiré vient du fait que nous sommes trop habitués à nos très mauvais scrutins majoritaires uninominaux, bien au-delà de la raison. Pourtant, la note sur une échelle numérique est actuellement utilisée pour évaluer les compétences des élèves dans le cadre scolaire, alors pourquoi pas la représentativité et les compétences d’un candidat ? Ajoutons que la note scolaire permet aussi aux universités de choisir, « d’élire », car élire est un synonyme de choisir, les élèves de lycée assez méritants pour y entrer par le biais de leurs notes. Donc ce système de choix, d’élection par la note, est déjà utilisé en dehors de la politique.
De plus, en ce qui concerne son application en politique, il faut se rappeler que cette méthode avait déjà été proposé par le mathématicien français Jean-Charles de Borda, en 1770 ! 1770, c’est-à-dire bien avant l’indépendance des États-Unis d’Amérique, et presque cinquante ans avant la révolution française. A une époque où il n’existait aucune démocratie, ne serait-ce « qu’indirecte », en occident. A cette époque, quasiment aucun système d’élection n’était donc mis en place, car il n’y avait que des monarchies en Europe, et nos scrutins majoritaires uninominaux que nous avons tendance à considérer comme la norme, parce que nous ne nous sommes jamais posé la question, semblaient tout aussi fantasques ! Voire plus, car les défauts du scrutin majoritaires, en termes de vote utile, sont évident pour quiconque se y réfléchie un peu. Donc il faut savoir dépasser nos sentiments vulgaires, primitifs et irrationnels et se pencher sur les avantages de la méthode de la note moyenne.
   Ce système est très intéressant car il permet une représentation bien plus riche de ce que penses les électeurs. En effet, pour reprendre l’exemple de l’élection fictive de nos cinq candidats, le bulletin suivant « Cannelle > Bastien > Alice = Émilie > David » trouvable dans le scrutin de Condorcet, dit que, par exemple, cet électeur préfère Cannelle à tous les autres, mais il ne dit pas s’il « aime » vraiment Cannelle ou s’il vote pour elle par défaut, plus pour faire barrage aux autres que par véritable adhésion pour ses idées. Il ne dit pas non plus à quel point il préfère Cannelle aux autres, peut qu’il trouve Bastien presque aussi bien que Cannelle, ou alors qu’il estime que Cannelle est très loin devant tous les autres. Le scrutin de Condorcet de permet pas d’expliciter « l’intensité de la préférence », l’écart entre les candidats dans l’estime de l’électeur, il ne fait qu’indiquer l’ordre de préférence sans préciser la distance entre eux. Alors que le bulletin : « Cannelle : 17/20, Bastien : 12/20, Alice : 7/20, Émilie : 7/20 et David : 4/20 » indique bien que Cannelle est très loin devant tous les autres, et se distingue bien de « Cannelle : 13/20, Bastien : 12/20, Alice : 7/20, Émilie : 7/20 et David : 4/20 » alors que l’ordre de préférence est le même, mais dans ce second bulletin, Cannelle est juste devant Bastien, elle n’est plus loin devant tout le monde.
Mais plus intéressant encore que « l’intensité de la préférence », qu’indique le vote par moyenne que n’indiquent pas votes par classement, il indique aussi « l’intensité de l’adhésion » du vote. En effet, il y a une grosse différence entre penser que « Tous les candidats sont mauvais, au mieux médiocres, mais Cannelle est à peine la moins pire… » et « Tous les candidats sont excellent ! Mais Cannelle me correspond quand même un peu mieux », les scrutins par classement ne permettent pas de dire si le premier choix est véritablement un vote d’adhésion où s’il est déjà un vote d’élimination pour élire le moins pire des candidats. Le vote par moyenne indique ce paramètre. Il faut bien comprendre que ne pas indiquer le degré d’adhésion est un peu étrange, car lors du calcul des résultats, chaque bulletin compte comme une voix, alors que certains bulletins expriment une adhésion forte, d’autre une adhésion plus modérer, et d’autres un vote par dépit, par défaut… Cela revient donc à additionner des kilomètres, avec des mètres, avec des centimètres, en d’autres termes : 1 km + 1 m + 1cm = 3 voix, c’est absurde, et le vote par moyenne n’a pas cette absurdité.
   Cependant, le vote par moyenne comporte quand même un défaut de taille, puisque le problème du vote utile, dont on croyait s’être enfin débarrassé par le scrutin de Condorcet, est réintroduit. En effet, imaginons qu’on électeur mette 18/20 à Bastien et seulement 12/20 à Cannelle, et que les sondages annoncent finalement :
David : 14/20
Cannelle : 13/20
Alice : 7/20
Bastien : 5/20
Émilie : 3/20
David, le conservateur ultra-libéral aux antipodes de Cannelle et Bastien est en tête. Mais Cannelle le talonne ! Et elle peut l’emporter, si les électeurs qui la préfère à David gonflent le son score par rapport à ce qu’ils pensent vraiment d’elle. De cette manière, l’électeur que nous venons d’imaginer, qui ne met que 12/20 à Cannelle, voit que cela fait baisser sa moyenne car sa moyenne est à 13. Pour éviter que David ne soit élu, il aura tout intérêt mentir, le jour du scrutin, en mettant 20/20 à Cannelle. Donc il ne votera pas selon ses vraies préférences.
Mais aussi : de façon générale, si son choix préféré est Bastien, eh bien même s’il ne lui mettrait que 18/20 dans l’absolu, parce que c’est ce qu’il pense que Bastien vaut, il peut gonfler artificiellement le score de Bastien en lui mettant 20/20. Même si cela n’est pas vraiment ce qu’il pense.
   Et on peut faire remarquer un autre défaut à l’utilisation de notes chiffrées : chacun n’a pas la même représentation des chiffres et des notes. En effet, un 15/20 pour quelqu’un sera peut-être une très bonne note, alors qu’elle sera une note tout juste passable pour quelqu’un d’autre, ce n’est donc pas une échelle commune.
Ne peut-on donc pas trouver meilleur scrutin ?

7)   Le Jugement majoritaire
   Deux chercheurs contemporains, l’économiste et mathématicien américain Michel Balinski et français et chercheur au CNRS Rida Laraki, ayant travaillé sur les scrutins électoraux, se sont penché sur la question du vote par moyenne et ont réussi à résoudre les deux problèmes évoqués.
   Tout d’abord, pour instaurer une échelle commune, ils proposent de remplacer les notes chiffrées, trop abstraites, par des mentions explicites, comme « Excellent », « Bien », « Passable », etc… Les mentions proposées par les chercheurs sont « Excellent, Très bien, Assez bien, Passable, insuffisant, et À rejeter ». Personnellement, je trouve certaines mentions assez étonnantes et inadéquates, comme « insuffisant », que veut dire qu’un candidat soit « insuffisant » ? Et je trouve qu’il serait intéressant de mettre la mention neutre « passable » au milieu, en faire une mention centrale avec autant de mentions meilleures que de mentions moins bonnes, c’est pourquoi je préférerais les mentions « Excellent, Bien, Intéressant, Passable, Médiocre, Mauvais, et Exécrable ou À rejeter ». Quoi qu’il en soit, le principe des mentions permet d’instaurer une échelle commune. Le problème, néanmoins, est qu’on ne peut plus établir la moyenne, car il n’y a plus de chiffres.
Pas de problèmes, car les chercheurs proposent, pour intégrer toutes les mentions d’un candidat et rendre un résultat final, et de considérer la mention qui, combinée aux mentions qui lui sont meilleurs, réunis une majorité absolue d’électeur. Cette mention est appelée la « mention majoritaire » de ce candidat.


Par exemple, pour une candidate donnée, appelons-la Katharina, si les électeurs se sont répartis comme suit :
                                                   
Excellent :  12%, Bien : 18%, Intéressant : 22%, Passable : 23%, Médiocre : 9%, Mauvais : 3% et Exécrable : 13%
On remarque que si additionne les scores de « Excellent » et de « Bien » on n’obtient que 30 %, ce qui ne constitue pas une majorité, mais si on additionne le score de « Intéressant », on trouve 52 %, c’est-à-dire la majorité. « Intéressante » est donc la mention majoritaire de ce Katalina, car une majorité d’électeurs considère que Katharina est « au moins » intéressante.
Une autre manière de trouver cette mention majoritaire est de représenter les scores des mentions de Katharina le long d’une unique barre, et de tirer un trait sur les 50 %, comme cela :
                                                             
La mention majoritaire de Katharina est celle que traverse le trait tiré au milieu, séparant les électeurs en deux moitiés : l’une estimant que Katharina est « au pire, intéressante », et l’autre la trouvant « au mieux, intéressante ».
Et bien sûr le candidat élu est celui avec la meilleure mention majoritaire.
   L’intérêt de prendre la mention majoritaire par rapport à la moyenne est que cela empêche le vote utile : en effet, si vous estimez que Katharina est la meilleure candidate et que vous estimez qu’elle mérite la mention « Bien », mais, comme c’est elle qui vous correspond le mieux, vous vous demandez s’il ne faudrait pas lui mettre la meilleure mention, même si cela n’est pas ce que vous pensez d’elle, pour améliorer son score et augmenter ses chances de victoires.
Eh bien non, cela ne servira à rien de mentir en surestimant Katharina ! En effet, si vous lui mettez la mention « Excellent », vous allez vous retrouver dans les 12 % de personnes qui lui mettent cette mention, mais vous sortirez des 18 % qui lui mettent « Bien ». Donc globalement, vous resterez dans les 18 + 12 = 30 % qui lui mettent une meilleure mention que sa mention majoritaire. Et il faudrait toujours y additionner les gens qui lui mettent « Intéressant » pour réunir une majorité d’électeurs.
Donc si la mention majoritaire de Katharina est « Intéressant », eh bien, contrairement au vote par moyenne, où lui mettre 20/20 va l’avantager car cela va augmenter sa moyenne par rapport à si vous lui aviez mis 16/20, dans le jugement majoritaire, que vous mettiez à Katharina les mentions « Bien » ou « Excellent » ne change rien ! Vous resterez dans les 30 % de personnes qui lui mettent plus que sa mention majoritaire et il faudra toujours additionner les scores des trois meilleures mentions qui sont « Excellent », « Bien » et « Intéressant » pour réunir une majorité absolue. L’exagération de votre estimation ne changera rien, Katharina aura toujours la mention majoritaire « Intéressant » avec 52 % comme majorité, et vous serez toujours compté dans ladite majorité, qu’importe que vous y soyez compté dans les « Excellent » ou dans les « Bien », cela ne changera rien. Il n’y a donc aucun intérêt pour vous à ne pas exprimer vraiment votre opinion.
   Seul problème à régler : le cas où plusieurs candidats obtiennent la même mention comme mention majoritaire. Dans ce cas-là, il faut utiliser les pourcentages, Balinski et Laraki proposent pour chaque candidat de calculer une « jauge » en prenant en compte la somme des pourcentages de vote ayant mis une meilleure mention, et celle de vote en ayant mis une moins bonne, que la mention majoritaire. La jauge en question d’un candidat prend la valeur de la somme la plus grande parmi les deux, avec le signe « + » si la somme choisie — la plus grande — est celle des pourcentages des votes ayant mis une meilleure mention, et le signe « - » si la somme la plus grande est celle de votes ayant mis une moins bonne mention. Dans le cas où plusieurs candidats auraient eu la même mention majoritaire, celui qui est élu est celui avec la plus haute jauge.
Par exemple, la jauge de Katharina est négative, et vaut – 48. Car il y a 48 % de gens qui ont mis une moins bonne mention que sa mention majoritaire, tandis que 30 % seulement d’électeurs lui en ont mis une meilleure. 48 étant supérieur à 30, c’est cette somme qui est retenue, et elle prend le signe négatif car c’est le pourcentage de ceux ayant mis une moins bonne mention. Ce système est compliqué, encore une fois, pour éviter le problème du vote utile.

   Ce scrutin, bien que compliqué de prime abord, représente vraiment une alternative formidable aux autres scrutins, et permet une expression bien plus riche des électeurs ! Ce scrutin est donc l’un des meilleurs que l’humain n’ait jamais réussi à concevoir à l’heure actuelle tant il offre beaucoup de qualités.
De plus, comme le scrutin de Condorcet, il permet d’éliminer candidats démagogues, ou aux campagnes électorales trop financées, trop médiatisées et donc trop envahissantes. Car, par sa prise en compte des mentions mauvaises, si un candidat gagne, par ses polémiques ou trop forte visibilité médiatique, quelques mentions « Bien » et « Excellent » au prix d’un nombre plus grand de mentions « Médiocre », « Mauvais » ou « Exécrable », alors cela le desservira comme au scrutin de Condorcet. Les argument n° 6 et 7 en faveur de tirage au sort, qu’on retrouve dans le scrutin de Condorcet, sont aussi retrouvés dans le jugement majoritaire.
Enfin, vous noterez également qu’il n’est pas nécessaire dans ce scrutin d’établir la possibilité d’un vote blanc : si aucun candidat ne vous convient, vous pouvez mettre les mentions entre « Médiocre » et « Exécrable » à tout le monde.

8)   Et le scrutin proportionnel alors ?
   Nous n’avons évoqué que des scrutins qui permettent d’élire une personne, mais le parlement est une assemblée, et nous voulons élire le parlement. Donc nous voulons élire une assemblée.
Le mode de scrutin auquel on peut penser immédiatement est donc le scrutin proportionnel. Et en effet, le scrutin proportionnel offre cet avantage que chacun peut choisir la liste qui lui correspond le mieux, et est sûr que sa voix aura un impact qui sera conservé et qu’il sera représenté au final.
Il permet aussi d’éviter le vote utile. En effet, si vous voulez voter pour une liste qui fera 3 %, elle aura 3 % des sièges, et vous n’avez pas besoin de « voter utile » pour une liste plus grosse qui ferait 25 %. Au final, la somme des deux listes fera toujours 25 + 3 = 28 %. Vous n’avez aucune raison de ne pas indiquer votre vraie préférence, si le scrutin est bien fait.
En plus de ça, bien qu’il oblige quand même l’électeur à choisir son camp, si le scrutin est bien fait, il évite alors le problème du vote utile, et ainsi, il n’oblige pas les candidats à se regrouper en partis politique institués et stable, présentant un nombre restreint d’idéologies caricaturales. Donc il permet un nombre bien plus grand de listes pour lesquelles voter avec des idées nuancées, et l’électeur n’est pas un prisonnier idéologique de la liste pour laquelle il vote. Le scrutin proportionnel ne polarise donc que très peu l’électorat.
   Mais attention : « si le scrutin est bien fait » ai-je dit dans les paragraphes précédents… Car il est très facile de pervertir le scrutin proportionnel en le vidant de sa substance et en ramenant ainsi le problème du vote utile et toutes ses conséquences, par quelques méthodes qui seront absolument à bannir dans répartition la proportionnelle proposée ici. La proportionnelle présentée ici sera donc une « proportionnelle radicale » au sens où elle se prémunit de ces méthodes pour être le plus fidèle à la population, quitte à ne pas amener à de majorité stable dans l’assemblée, mais après tout, e but est que l’assemblée soit fidèle au peuple, et tant qu’il n’y aura pas de majorité stable dans le peuple, il n’y en aura pas dans l’assemblée.
   La première méthode dont il faut se prémunir et la prime majoritaire, qui consiste à donner une part entière, entre 20 et 50 % des places de l’assemblée, à la liste arrivée en tête. Ce n’est ni plus ni moins que du scrutin majoritaire uninominal à un tour avec tous les défauts qui lui son siens.
   La deuxième chose à bannir est la notion de seuil. En effet, dans nos régimes actuels, quand un scrutin proportionnel est effectué, toutes les listes ne reçoivent pas le nombre de sièges qui leur sont dus, car, en pratique, on instaure un seuil pourcentages de voix à obtenir pour commencer à pouvoir obtenir des places. Par exemple : aux élections européennes en France, on n’attribue des sièges qu’aux liste qui ont eu plus de 5 % des voix. Cela ramène le problème du vote utile, car tous ceux qui voudraient voter pour des petites listes ne vont pas faire élire de représentants, ils devront donc se rabattre sur des listes plus grandes, mais qui leur correspondent moins, ils seront donc contraints de faire un vote utile. La proportionnelle proposée ici n’a aucun seuil, sitôt qu’une liste obtiens assez de voix pour se voir attribuer un siège, on lui attribue un siège. Point.
   De plus, la circonscription doit être unique, il ne faut pas que le pays soit divisé en petites circonscriptions élisant chacune un petit nombre d’élus à la proportionnelle. La raison en est très simple, prenons l’assemblée national française, si l’on arrondi le nombre député (577) à 600. On calcule donc que, pour obtenir un siège, lors de l’élection à la circonscription unique et en l’absence de seuil, il faut une voix sur 600 électeurs : une voix sur 600 suffit à obtenir un siège sur 600, c’est le principe de la proportionnelle. En pourcentage, un pour six-cents s’écrit environ 0,17 %. Mais si l’on fait un scrutin, toujours proportionnel, mais au niveau départemental, on peut donner un nombre différent de siège à pourvoir à chaque département en fonction de sa population, mais, en moyenne, on a 600 places à pourvoir, et il y a environ cent départements en France, donc un rapide calcul : 600/100 = 6, en moyenne il y aura 6 sièges à pourvoir par département. Et là on se rends compte que par conséquent, pour obtenir un siège d’emblée, il ne faut plus une voix sur 600, mais une voix sur 6 ! Soit 17 % des votants ! Cela ramène évidemment le problème du vote utile, car si vous désiriez voter pour une liste à 5 % dans votre département, vous pouvez avoir la certitude que jamais cette liste ne fera jamais élire un seul de ses membres et il vous faudra vous résoudre à « voter utile » pour une liste qui ne vous correspond pas. Cela ramène donc enfaite un seuil…
   Enfin, quatrième point, le plus technique et peut-être le plus un détail, lors du calcul des résultats, on va se retrouver avec des nombres de places avec des virgules, car aucune liste n’obtient jamais parfaitement « 34 places » avec les calculs brutes, c’est toujours « 34,7598422… », il y a donc des arrondis qui sont fait. Ils sont toujours faits à l’entier inférieur, car si on arrondissait au supérieur, on pourrait se retrouver dans une situation où il faudrait donner plus de sièges aux différentes listes que le nombre disponible. Mais du coup, en arrondissant à l’inférieur, il va se poser le problème inverse : il va rester des sièges vacants.
Pour attribuer ces sièges vacants. Deux grandes méthodes s’offrent à nous : celle de dite « de la plus forte moyenne », et celle « du plus fort reste ».
La plus forte moyenne, la plus utilisée aujourd’hui, consiste à calculer, pour chaque liste, un certain ratio : le rapport « nombre d’électeurs / nombre de sièges obtenus », si ce rapport est, par exemple, 3 648, cela signifie que « chaque siège obtenu par la liste représente en moyenne 3 648 électeurs ». En effet, à cause des arrondis, ce rapport est différent pour chaque liste bien que normalement similaire du fait de la répartition proportionnelle. La seule « bidouille » mathématique qu’on fait à ce ratio est qu’en réalité on ajoute 1 au nombre de siège obtenus pour chaque liste, ainsi, si une liste a eu 15 sièges, on ne calcule pas « nombre d’électeurs / 15 » mais « nombre d’électeurs / 16 ». L’intérêt est que sans cette « bidouille », les petites listes n’ayant pas eu de sièges, auraient eu un ratio divisé par zéro, ce qui fait l’infini. Toutes ces listes se seraient donc retrouvées avec l’infini comme ratio, et on n’aurait pas donc pu les comparée entre elles, or le but est de comparer ces ratios.
Le but est de comparer ces ratios car le premier siège laissé vacant par les arrondis sera attribué à la liste ayant le ratio le plus fort. Car on estime qu’un élu de cette liste représente « trop d’électeurs » par rapport aux élus des autres listes. On donne donc un élu supplémentaire à cette liste pour faire baisser ce ratio. On prend en compte ce nouveau siège dans le calcul de son ratio, et on recommence la même procédure pour le deuxième siège laissé vacant jusqu’à les avoir tous distribué.
Ce système est mauvais car il sur-avantage les grandes listes : en effet, si une liste à obtenu 89 sièges, on divisera son nombre d’électeur sur 90 (89 + 1), et si elle obtient un siège en plus, on va passer d’une division sur 90 à une division sur 91, ce qui ne va que très peu baisser le ratio. Donc il est fort probable que cette liste obtienne aussi le siège vacant suivant, car son ratio n’ayant que très peu baissé, il est probable qu’il soit resté le plus haut. Alors qu’une liste n’ayant pas eu de sièges, son nombre d’électeur est divisé par 1, donc il ne change pas, et si on lui attribue un siège vacant, on va passer d’une division par 1 à une division par 2, donc le ratio de cette liste va être réduit de moitié ! Il est donc très peu probable qu’après avoir obtenu un siège vacant, elle en obtienne un suivant.
   Le système du plus fort reste, lui, est basé sur une autre logique tout aussi légitime mais qui ne sur-avantage pas les grandes listes et qui ne fait pas intervenir de bidouille comme l’addition de 1.
Pour cette méthode, il faut se souvenir du nombre à virgule que l’on obtient quand on calcule les sièges : si, par calcul, on trouve qu’une liste obtiens 54,42 sièges, on ne lui en donne que 54, car on arrondi, mais on note le « …,42 » comme le « reste » de cette liste. De la même manière, une liste avec comme nombre théorique de sièges « 21,89 » se verra attribuer 21 sièges avec « …,89 » comme reste.
Ce reste représente le pourcentage de voix dont aurais pu se passer la liste. En effet, que la liste obtienne théoriquement 21,89 ou 21,06, on lui donnera 21 sièges, ni plus, ni moins. Mais ce reste intervient alors dans la distribution des sièges vacants : le premier siège est donné à la liste avec le plus fort reste, peu importe son nombre de sièges déjà obtenu. Ensuite, la liste en question ne pourra plus recevoir de nouveaux sièges vacants.
Ce système ne sur-avantage pas les grandes listes car on ne se préoccupe pas du score obtenu avant la virgule, on ne s’intéresse qu’aux restes des listes, c’est-à-dire la part de leurs résultats en pourcentages qui ne leur ont pas servi à obtenir de sièges d’emblée.
   Le scrutin proportionnel défendu ici est donc : sans prime majoritaire, sans seuil, à la circonscription unique, et à la répartition des sièges vacants selon la méthode du plus fort reste. Cette proportionnelle radicale permet d’offrir un mode de scrutin fidèle et résistant au vote utile.
   De plus, le scrutin proportionnel permet aussi une meilleure représentativité de la population, non pas d’un point de vue idéologique mais sociologique. Car il offre la possibilité d’obliger les listes qui se présentent à l’élection de contenir autant ou presque d’hommes que de femmes, ainsi que de faire en sorte que leurs candidats appartiennent à des tranches d’âge, des catégories socio-professionnelles et viennent de régions différentes, tels que leur répartition selon ces différents critères soit similaire ou presque à la répartition générale dans la population.
   Néanmoins, si j’ai tant tardé à évoquer la répartition proportionnelle, c’est parce que c’est un moyen de « procrastiner », de « remettre à plus tard » l’élection d’une alternative unique parmi d’autre. Car si j’ai parler des modes de scrutin permettant d’élire une personne, c’est aussi parce que, tôt ou tard, il faudra élire une alternative plutôt qu’une autre, que cela soit un Président, un Premier ministre, ou un projet de loi plutôt qu’un autre. Et donc, si la proportionnelle marche pour élire une assemblée, ce n’est pas le cas pour d’autres problématiques, il faut donc ne pas oublier les autres scrutins à ce moment-là, lorsqu’il s’agira de voter ente plusieurs alternatives pour en choisir une spécifiquement.

9)   Conclusion : Qu’adopter in fine ?
   Lors de l’introduction à cette partie sur les modes de scrutins, j’avais annoncé que deux d’entre eux se compenseraient l’un l’autre. Ces deux-là sont le scrutin de Condorcet, et le scrutin proportionnel. En effet, le scrutin de Condorcet amène à un vote « par défaut » en valorisant le candidat le moins rejeté, celui au centre de l’électorat — bien que l’électorat dépende de la sociologie et donc de la géographie, donc sur de petites circonscriptions, cela ne mène pas nécessairement à une majorité de « centristes ». Donc on peut considérer que le scrutin de Condorcet néglige l’électorat « positif » adhérant aux idées d’un candidat. A contrario, la répartition proportionnelle ne tient compte qu’exclusivement de cet « électorat positif », exprimant un vote d’adhésion.
A mon sens, les trois meilleurs scrutins sont la répartition proportionnelle radicale, le scrutin de Condorcet, et le Jugement majoritaire. Ce dernier d’ailleurs, de par son aspect symétrique avec des mentions bonnes d’un côté et des mentions mauvaises de l’autre, prend en compte à égalité le vote d’adhésion positif et le vote « négatif » d’élimination. Il tient compte aussi bien de l’électorat positif adhérant aux idées d’un candidat que de l’électorat négatif rejetant ce candidat.
Néanmoins, pour élire les deux chambres du parlement, et pour donner une identité propre à chacune d’elle, les deux scrutins complémentaires proportionnel et de Condorcet me semblent à privilégier.
Mais n’avait-on pas dit que le scrutin de Condorcet pouvait de pas rendre de résultat, si A bat B, que B bat C mais que C bat A ? Si ce phénomène — exceptionnel — se produit, il peut se résoudre très simplement en organisant un second tour avec l’autre meilleur scrutin sur les deux pour élire le parlementaire de la circonscription : le jugement majoritaire, qui rend toujours un résultat. Mais ce genre de phénomène étant très rare, surtout en politique, il est certain que la grande majorité des circonscriptions électorales auront un élu dès le premier tour au scrutin de Condorcet.
   Enfin, pour les votations nationales, comme pour choisir entre les options d’un référendum (typiquement : le cas où une contre-proposition serais faite par le parlement si un référendum propose un texte déjà rédigé) ou pour organiser l’élection d’un éventuel chef de gouvernement unique, le jugement majoritaire, par cet aspect symétrique qui est le sien, équilibré entre le vote d’adhésion favorisé à la proportionnelle élisant la première chambre du parlement, et celui d’élimination favorisé par le scrutin de Condorcet élisant la deuxième, me semble alors préférable. De la même manière, si j’avais été partisan du parlement monocaméral, j’aurais aussi pu préconiser le jugement majoritaire pour élire les parlementaires de l’unique chambre, mais je reviendrais plus tard sur ce point, il me faut d’abord évoquer le gouvernement pour expliquer pourquoi je préconise le bicamérisme.

   Quoi qu’il en soit, je pense, bien que cela ne soit que mon opinion pour le moment, que ces scrutins permettront d’au moins partiellement réconcilier le peuple avec ses représentants. Et les instaurer sera déjà un pas de géant pour la démocratie. J’ai ainsi envie de leur donner une chance, et je suis très réticent à l’idée de rejeter le principe même de l’élection d’emblée, alors que tous les modes de scrutins testés jusqu’à présent en pratique ont toujours été de très mauvais scrutins. Et je trouverais dommage d’instaurer le tirage au sort, radicalement différent de l’élection, sans avoir donné une dernière chance à l’élection via ces trois, ou deux scrutins (le scrutin proportionnel ayant malheureusement un peu plus de défauts que les deux autres). Pour le moment, je ne préconise non pas le tirage au sort, mais les trois meilleurs modes de scrutins que l’esprit humain ait pu concevoir à l’heure actuelle. Et ce ne sera seulement qu’en cas d’échec de ces scrutins, que je militerai alors pour le changement radical du mode désignation en faveur du tirage au sort. Notamment si le parlement proposé à deux chambres élues proposé ici, ne fonctionne pas pour X ou Y raison, j’opterais alors pour l’établissement d’un nouveau parlement, toujours bicaméral, mais avec une chambre élue au jugement majoritaire, et une autre désignée par tirage au sort.
Néanmoins, et je suis catégorique : s’il fallait choisir entre le tirage au sort et l’élection avec les autres modes de scrutins (scrutin majoritaire uninominal, etc…), qui sont simplement mauvais. Le tirage au sort serait une option peut-être infiniment meilleure !

   Une chose supplémentaire au sujet de ces trois scrutins : on l’a vu, le scrutin de Condorcet et le jugement majoritaire permettent à de bien plus nombreux candidats de se présenter, c’est aussi le cas pour la répartition proportionnelle radicale. Par conséquent, il ne sera plus intéressant pour les gans qui font de la politique à un moment donné dans leur vie de rester agglomérés entre eux dans des partis politiques dont ils ne partagent pas forcément toutes les idées. Actuellement, si le parti dans lequel ils sont ne leur correspond pas, ils sont tout de même contraint d’y rester, parce que s’ils faisaient sécession pour fonder un autre parti et proposer d’autres candidats aux élections, les deux partis partageraient leur électorat et perdraient les élections tous les deux. Mais avec ces nouveaux modes de scrutin, il n’y a aucun intérêt à rester dans un grand parti si on veut en fonder un autre.
Ce système électoral signera donc la mort des partis tels qu’on les connait. Car les politiciens se constituent en partis pour rassembler des électeurs et éviter les écueils de la dilution des voix entre candidats trop proches. Mais avec ces nouveaux scrutins, il n’y a plus de dilution des voix, plus de dépendance aux alternatives non-pertinentes, plus de problème de vote utile. Donc les grands partis institutionnalisés avec des cadres, véritables entreprises, n’existeront plus. Ils seront remplacés par de très petites et nombreuses formations politiques, une personne pouvant passer de l’une à l’autre dans une fluidité beaucoup plus grande, donc avec une fluidité entre ces formations. De plus, ces formations de peu de personnes naîtront et disparaîtront beaucoup plus vite que les grands partis actuels, car elles se fondent rapidement si un petit nombre de personnes sont d’accord entre elles, puis se dissoudront d’elles-mêmes au fils du temps et des flux de personnes. Et ces petites formations appartiendront à de grandes mouvances politiques vagues, sans institutions, sans cadres. Par exemple, il y aura des formations libérales, des formations socialistes, des formations conservatrices, etc. Avec un véritable continuum entre ces grandes mouvances. On dit souvent qu’un des avantages du tirage au sort est de rendre les partis politiques inutiles, et c’est vrai. Mais ces modes de scrutin là aussi rendent les partis politiques institutionnalisés inutiles, pour le plus grand bien du débat politique car encourageant la diversité politique et intellectuelle dans un continuum de nuances enrichissantes et novatrices.
En conséquence, ces scrutins ont l’avantage de permettre à tous de se présenter, et c’est une bonne chose pour permettre l’apparition d’idées diverses et plus nuancées, moins polarisées donc moins clivantes, et offrir un choix plus diversifié lors du vote, allant même jusqu’à la mort des grands partis qui sclérosaient le débat d’idées, car devenus inutiles.
   Néanmoins, cela ne va pas sans un autre problème. En effet, cela permettrait aussi à des candidats qu’on pourrait qualifier de « farfelus » de se présenter. Ce genre de chose s’est déjà vu, comme le « Deadly Serious Parti » en Australie. Ce parti a pour programme l’installation tout autours de l’Australie de bases militaires de manchots soldats génétiquement modifiés, pour se préparer à l’attaque nucléaire de l’Argentine. Dans la même veine, en Pologne, il existe aussi le « Parti Polonais des Amis de la Bière » …
Ces exemples de candidatures fantasques font sourire au début, mais doivent pouvoir être évités, car il s’agit tout de même de l’avenir du pays. Une des façons de l’empêcher est, en France, pour l’élection présidentielle, l’obligation pour quiconque voulant se présenter de recueillir le soutien public de 500 élus locaux via leurs signatures. Ce système peut être intéressant, mais le fait d’obliger les candidats à recueillir le soutiens — public — d’élus restreint la capacité d’une initiative citoyenne, apartisane et apportant de nouvelles idées, à se présenter aux élections, ainsi que plus généralement toute candidature trop éloignée de l’idéologie des élus. Il faut donc plutôt remplacer ces soutins par des soutiens anonymisées de quelques dizaines de milliers de citoyens, 30 000 ou 40 000, pour les élections nationales comme l’élection proportionnelle de la première chambre du parlement, et juste quelques milliers, voire centaines, de citoyens pour les élections au niveau local.
Ou alors on peut effectivement garder le système de soutiens de 500 responsables politiques locaux, mais anonymes pour éviter les pressions, et uniquement dans le système que je présenterai à la fin de ce texte quand il sera question des réformes pour les institutions politiques locales. Car notez que je viens de parler de « responsables », et pas forcément « d’élus ».

   Nous venons de terminer la partie sur les scrutins, c’était une grosse partie mais elle était nécessaire . Mais trouver un bon mode de scrutin est-il suffisant pour que le parlement soit fidèle au peuple ? Vous vous en doutez : si je pose cette question, c’est que non. Il y a un troisième point, avec le suffrage (universel direct) et le scrutin qui fait toute la différence entre un parlement fidèle au peuple et un parlement qui les trahit. Un point plus important encore que le mode de scrutin, tant il est fondamental et devrait précéder la réflexion sur le celui-ci.
Ce dernier point est le type de mandat de l’élu. En effet, l’élection accorde à l’élu un mandat électoral, mais il existe deux types de mandats électoraux : le mandat dit « représentatif » et le mandat dit « impératif ».
   Le mandat représentatif est très lié au régime du même nom, et c’est celui-ci qui a court dans nos pays. Le principe de ce mandat est que l’élu, le « représentant », est libre d’agir çà sa guise, selon ses propres volontés. Sans avoir de compte à rendre à ses électeurs, ni à tenir les engagements qu’il aurait éventuellement pris devant l’électorat lors de sa campagne électorale. Ce mandat protège l’élu d’une quelconque sanction s’il trahit la volonté générale, ou va à l’encontre de ses électeurs.
Enfaite, la combinaison même d’un « programme électoral » que les candidats présentent actuellement lors d’une élection avec le mandat impératif est contradictoire : l’élu doit pouvoir décider librement de ses choix une fois élu, c’est le principe du mandat représentatif, de ce fait il ne peut être contraint à respecter le programme qu’il a présenté. Aucune de ses promesses de campagne n’a à être tenue. Ce mandat est l’inscription dans le droit de l’adage qu’on doit au politicien français Henri Queuille : « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». À ce titre, voter pour un candidat si le mandat qu’il recevra est représentatif ne signifie pas qu’on est d’accord avec son programme, mais que l’on considère qu’il s’agit de la personne la plus intelligente et lucide sur les question politiques. Le vote devient alors un accord de principe pour lui octroyer la fonction de dirigeant politique sans qu’aucun engagement n’ait été pris.
Le mandat représentatif est fondé sur ne conception élitiste de la politique selon laquelle le peuple serait incapable de se gouverner seul et devrait se contenter de désigner la personne qu’il estime être la plus à même de prendre des décisions pour lui. Comme des parents avertis et éclairés qui décideraient de ce qui est bon pour leurs enfants, sans que ceux-ci ne puissent s’y opposer. Si cela peut se comprendre dans le cas la dualité parents/enfants, c’est en revanche très discutable pour des adultes politisés et responsables qui élisent d’autres adultes, d’autant plus qu’à l’heure actuelle l’attachement à la démocratie et la facilitation des échanges d’information de par le monde permettent une bien meilleure compréhension des enjeux de la part des citoyens.
   Vous l’aurez compris, ce mandat pose un gros problème dans le système proposé ici : comment garantir la fidélité des parlementaires avec la population si ceux-ci ne sont pas contraints de respecter la volonté générale ? Il est donc fondamental, avant même le mode de scrutin, d’interdire formellement l’utilisation du mandat représentatif dans la constitution, et d’instaurer obligatoirement le mandat impératif.
   Ce dernier se fonde sur une tout autre logique : l’élu n’est plus un dirigeant libre de ses choix et sans compte à rendre à personne, mais un messager et un serviteur de la volonté de ses électeurs. En même temps que sa nomination aux responsabilités, il a été passé un contrat explicite entre lui et ses représentés, lui faisant promettre de mettre en œuvre la volonté générale de ces derniers, et l’obligeant à honorer cette promesse. Avec la possibilité de le sanctionner s’il trahit ses engagements. Cela permet un contrôle démocratique sur les élus, et je suis persuadé que l’obligation pour les élus de respecter les volontés de leurs électeurs permettra sûrement de fortement contribuer à rétablir la confiance des citoyens envers les institutions.
Et lors d’une élection, la volonté des électeurs est l’ensemble des propositions qu’a fait le candidat, qui constituent son programme électoral et forment donc son engagement.
Concrètement, je propose pour instituer le mandat impératif, d’obliger les candidats à déclarer explicitement sur un document officiel les actions précises qu’ils s’engagent à entreprendre, en les listant points par point. Ce document aura une valeur officielle, devra être déclaré lors du dépôt de candidature et pourra être consultable à tout moment de la campagne électoral par quiconque. Mais il faut aussi pouvoir prendre des décisions sur des sujets qui ne se posaient pas lors de la campagne électorale, par exemple : en France, personne lors de la campagne présidentielle de 2012 n’aurait pu prévoir les attentats à Charlie Hebdo de janvier 2015, il faut donc pouvoir laisser une marge de manœuvre aux responsables politiques au cas où la situation politique changerait lors de leur mandat. Mais pour permettre aux électeurs d’anticiper les réactions et les comportements des élus si de tels changements arriveraient, les candidats devront déclarer lors du dépôt de leur candidature, en plus de la liste des actions précises qu’ils s’engagent à mener, un court texte d’une page grand maximum qui explicite leurs idées, leur manière de concevoir leurs actions, les orientations politiques et idéologiques ainsi que les inspirations intellectuelles, voire philosophiques, qui sont les leurs. De plus, ces différents points, inspirations intellectuelles, orientations politiques, etc., devront être écrites en gras pour pouvoir être bien identifiées en tant que notions-clef de leur appartenance politique.
Enfin, non seulement ces textes seront officiels et leur format sera standardisé, mais ils auront également une valeur juridique ! Car si les élus ne respectent pas l’un ou l’autre, ils seront passibles d’être jugés, et de subir des sanctions : amendes, retraits d’indemnité, voire destitution de leur mandat politique, jusqu’à une possible peine d’inéligibilité permanente, et potentiellement une peine de prison.
Les juges qui seront en charge de cette voie judiciaire seront indépendants de la politique et épaulés par un jury de citoyens tirés au sort, comme c’est le cas actuellement pour la procédure judiciaire standard dans plusieurs pays. Mais nous reviendront au système de contrôle judiciaire des élus et du respect de leur mandat plus tard, car je consacre une partie entière à ce sujet.
   De plus, autre élément du mandat électoral impératif, la possibilité pour les électeurs de révoquer leurs élus. Ainsi, si le référendum d’initiative citoyenne peut permettre au peuple de faire écrire et d’abroger une loi, ou d’obliger le gouvernement à mettre en place ou à annuler une mesure, un autre type de RIC peut également amener à retirer son mandat à un élu et ré-effectuer l’élection. Ce type de référendum, étant source potentielle de plus d’instabilité politique que le premier, il est compréhensible que pour le déclencher, il faille réunir une plus grande proportion de signatures de la part des citoyens, qui dépendra du la taille de la circonscription dans laquelle l’élection a eu lieu et dans laquelle elle se refera : n’oublions pas que réunir 1 % de 5 000 de personnes, ce n’est pas la même chose que 1 % de 50 millions, d’un côté ça fait 50 signatures, et de l’autre ça en fait 500 000. Mais dans tous les cas cette proportion ne doit pas excéder un maximum de 10 % pour le niveau national, ce qui est déjà beaucoup, peut-être trop même.
   En conclusion, un mandat électoral est très différent selon s’il est représentatif ou impératif. Et je pense qu’une grande part de la défiance que peuvent avoir les gens envers leurs élus vient du fait que ces derniers ne cessent de trahir leurs promesses de campagnes. Donc l’introduction du mandat impératif sera une avancée magistrale, plus encore que le mode de scrutin, vers la démocratie.
   D’ailleurs, ces mandats sont si différents que les institutions prendraient un tout autre aspect. Et on peut repenser à ce qui a été dit plus haut, dans l’introduction de ce texte, selon quoi c’est un oxymore que de parler de « démocratie indirecte », mais dans le cas où l’élu est obligé d’exprimer la volonté générale, comme c’est le principe du mandat impératif, où il devient messager, ambassadeur du peuple ne pouvant déroger à ses engagements, il devient légitime de considérer ce régime comme un régime différent du régime représentatif. Et là le terme « démocratie indirecte » devient légitime à être employé, car c’est la volonté du peuple qui s’exprime à travers un représentant obligé d’y obéir et de la servir. Un régime sans référendum mais ou les élus obéiraient au mandat impératif serait donc le seul régime politique où il serait éventuellement possible de parler de « démocratie indirecte », devenant « semi-directe » si on y rajoute le référendum d’initiative citoyenne.

   Voilà qui clôture enfin cette partie sur le parlement. Si on résume, il s’agit d’un parlement bicaméral égalitaire ou presque, dont les deux chambres sont élues au suffrage universel direct, l’une au scrutin de Condorcet résolu en cas d’absence de résultat par le jugement majoritaire, l’autre au scrutin proportionnel radical, c’est-à-dire sans prime majoritaire ni seuil, à la circonscription unique (ou de grandes circonscriptions) et avec répartition des sièges vacants selon la méthode des plus forts restes. Et dont les parlementaires seraient soumis au mandat impératif, les obligeant à déclarer officiellement les points de leur programme et à s’engager à les proposer devant le parlement s’ils sont élus ainsi qu’à les défendre et les voter lorsque ceux-ci sont proposés ; les obligeant également à présenter officiellement leurs orientations et leurs inspirations politiques, idéologiques et intellectuelles. À Présent, passons à la forme que devra prendre le gouvernement face à un tel parlement, et les relations entre les deux.
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https://www.initiative-citoyenne.fr

Le titre de ce Forum semble indiquer que vous désirez construire un système démocratique.
Je suis allé sur le site https://www.initiative-citoyenne.fr qui parle de représentants, or il n'y a pas de représentants en démocratie pour la simple raison que le volonté ne se partage pas plus que la souveraineté.

Il me semble nécessaire de définir la démocratie avant d'essayer de construire un système démocratique.

Je vous propose la définition suivante : un système est démocratique si le peuple est souverain et si l'exercice de sa souveraineté est conforme à la volonté générale.

En d'autres termes : un système politique est démocratique si toute décision est conforme à l'intérêt général et est validée par le peuple. 
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https://www.initiative-citoyenne.fr

C'est une ébauche. Un utilisateur du site m'a déjà contacté, mais comme j'ai peu de temps, c'est dur d'organiser.
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Je viens de publier ceci sur la page d'accueil de mon site :

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